Construire sur l’existant, les fondations, le travail des générations passées…et si en entreprise c’était la même chose?
Il y a une petite dizaine d’années, j’ai pris des cours de dessin, avec Edgar Saillen, à Montreuil dans un espace entièrement vitré. C’était une façon pour moi de faire travailler mon cerveau droit, quand mon cerveau gauche était en pleine activité toute la semaine sur les calculs actuariels.
Alors que je démarrais, comme débutante, et que j’avais choisi de dessiner le portrait de mes filles, Edgar supervisait chacun, avec un regard d’expert et des suggestions éclairantes pour développer l’art de chacun.
Au bout de deux séances, il s’est approché de moi et m’a dit : « Tu sais Marie, le dessin, c’est comme la vie, quand on se trompe on n’est pas obligé de tout gommer… »
Cette remarque est restée comme une leçon. Je n’avais pas l’impression de tout gommer facilement, et pourtant c’est effectivement comme cela que je reprenais mes erreurs de traits. J’effacais le tout et je repartais à zéro.
Il m’a appris, à reprendre par petite touche, les éléments qui n’étaient pas justes.
Depuis, je prête souvent attention à cela.
En coaching, on apprend que chaque client a construit un certain équilibre avec ses forces et ses défauts. Cet équilibre est juste pour lui. Quand il vient en coaching, il y a juste un trait qui dépasse, et il souhaite travailler ce trait là pour le réintégrer à l’ensemble.
Il est prudent de bien comprendre quelle est la vision du client et quel est précisément ce trait, sans chercher à revoir tout l’édifice.
Dans les organisations, le changement est certes toujours intéressant, et très souvent complexe. Il touche l’ensemble des collaborateurs. Là aussi, il est prudent de ne pas tout gommer, d’ajuster simplement les traits qui dépassent.
Pour l’ensemble des équipes qui ont construit l’édifice durant des années, voir tout s’effacer pour reconstruire une version plus moderne est difficile. Il y a des bases, des fondations, des actions, des décisions qu’il est prudent de conserver et il est bon d’apprendre à construire avec cela.
Comme dans un travail d’équipe, on apprend à construire ensemble sur la vision de chacun, sur le travail de chacun sans repartir toujours à zéro.
La reconstruction de la flèche de Notre Dame, s’appuiera elle aussi sur la structure existante, témoin du travail des générations passées.
Alors, demain, comment allez-vous amener votre collaborateur, vos équipes, votre organisation vers un autre futur, plus agile, plus souple, plus efficient, tout en vous appuyant sur les forces de chacun et les travaux déjà réalisés?