Non mais plus sérieusement, si vous laissez un peu traîner vos oreilles, ou que vous faites preuve d’une écoute attentive, ce sentiment de solitude, assez paradoxal avec le déconfinement, est dans l’air ambiant…
Serait-ce un effet contradictoire du retour au travail en présentiel?
Le creux de la troisième vague serait-il à prendre au sens propre et figuré?
Certes, dans l’ensemble, il y a le plaisir retrouvé des terrasses au soleil (enfin mi- nuageux plutôt), l’enthousiasme des réunions « physiques », et un sentiment nouveau de libertés. Et il y a aussi peut-être un contre effet du pseudo fantasme « quand on reviendra à la vie normale, ce sera mieux »…
La quantité de travail n’a pas fléchi, les stratégies sont toujours aussi corrélées à un environnement économique incertain et les inactifs ne se sont pas évaporés.
Retour à la réalité !
Même si la quantité de relations a repris du poil de la bête, la qualité n’est pas forcément au rendez-vous.
Quand ce sentiment de solitude affecte la performance et/ou l’engagement, il est temps d’agir !
Deux options selon que vous observez ce sentiment pour vous-même ou chez vos collaborateurs :
Option 1 – Solitude du manager/dirigeant
Les causes on les connait tous : poids des responsabilités, manque de reconnaissance/soutien/relais, stress des chiffres de rentabilité, impossibilité de laisser paraître nos émotions, nos doutes, conciliation de la vie pro et perso, difficulté à être bien entouré.
Solution : se faire accompagner 🙂
Michel a la chance d’avoir un comité de direction en qui il a confiance et qui fonctionne bien. Notre travail ensemble a essentiellement consisté à lui permettre de partager ses doutes, être questionné sur ses choix et sortir du sentiment d’isolement dans ses réflexions à des instants où les enjeux étaient particulièrement importants. Cela lui a permis d’être plus serein et de pouvoir présenter à son équipe des décisions abouties.
Cela fait 3 ans que nous travaillons ensemble, uniquement sur des périodes où il en ressent le besoin.
Olivia a revu son processus de décision avec son comité de direction pour le simplifier et ne pas porter l’ensemble de la charge. Elle a par ailleurs auparavant restructurer son équipe pour s’entourer des bonnes personnes et pouvoir capitaliser sur la confiance si chère à une équipe.
Option 2 – Solitude chez un de vos collaborateurs/manager
La première étape est de savoir identifier ce sentiment chez les autres.
Les causes sont finalement assez proches de celles qui expliquent la solitude des dirigeants.
Les responsabilités sont-elles « bien » partagées ou pèsent-elles trop sur les épaules d’un petit noyau ?
Il y a-t-il des solutions ou des pistes pour développer des relais ?
La reconnaissance fait-elle partie de la culture de l’entreprise ?
Il y a-t-il des « espaces » pour partager les doutes, prendre du recul sur le fonctionnement au sein des équipes ?
…
En parallèle d’un accompagnement individuel, vous pouvez aussi multiplier les occasions d’échange en face à face et les discussions informelles.
Dans une entreprise pour laquelle j’interviens, les groupes de travail se réunissent en mode séminaire : un temps est dédié à la réflexion et au plan d’actions, un temps est consacré à prendre du recul sur le fonctionnement du groupe et la dernière partie donne place à un moment convivial d’échanges informels.
« Ce n’est pas du temps perdu, c’est une réelle occasion de favoriser la transversalité et les managers retrouvent un sentiment d’appartenance à l’entreprise » me confie le directeur général de cette petite structure.
Pensez aussi au co-developpement, ces groupes d’échanges où les managers d’un même niveau ont l’occasion de partager sur leurs pratiques managériales. Outre l’intérêt de bénéficier des « tips » de leurs collègues, les participants finissent par créer un collectif au sein duquel il se créé une dynamique favorable à tous les échelons de l’entreprise.
Je vous souhaite un très bel été à tous, prenez soin de vous, on aura besoin d’une bonne dose de dynamisme à la rentrée 😉